Oublier dans les bois…

Je suis arrivée hier très tard dans la nuit, la première chose que j’ai faite en arrivant c’est d’allumer toutes les lumières pour me sentir moins seule, moins vulnérable. Pas moins isolée non, puisque c’est l’isolement que je recherche en venant ici, je ne dirais pas ce que je fuis, ça ne regarde que moi. Mais c’est une chose qui me faisait trembler de la tête aux pieds, toute seule dans mon lit. Ici je serais peut-être encore effrayée mais ça sera pour d’autres raisons, moins logiques, moins réelles. Cela sera de l’ordre de l’imagination, de l’ordre des contes qui font grouiller toutes sortes de choses dans le silence des forêts. Si tu étais là je sais bien ce que tu me dirais ; fuir n’est pas la solution, il faut que tu affrontes tes peurs, que tu les saisisses à bras le coeur, et que tu leur fasses la peau. Mais non, je suis pas aussi forte que tu le crois, je n’ai pas le courage, je n’ai plus la volonté. J’ai choisi de venir me réchauffer ici, dans le creux de cette maison qui a accueilli tant de nos vacances, tant de nos errances… Je sais encore ce que tu me dirais ; la vie est là, tu dois arrêter de la fuir, danser avec elle n’est pas si difficile que tu le crois, laisse toi guider, fais le et la vie coulera… Mais non, ce n’est pas aussi facile que tu le crois, ça ne coule pas de source, certains sont bien plus doué pour cela. Ce n’est pas moi, ça ne me ressemble pas…

Je veux me réchauffer au coin d’un feu, je veux juste m’installer dans le fauteuil devant la cheminée, me blottir dans le gros plaid moelleux que j’ai emporté avec moi, m’y enrouler les pieds et oublier… Perdre mon regard et mon âme dans les flammes et me laisser envoûter… Je n’ai aucune idée de l’avenir qui m’attend et pour l’instant cela m’importe peu… Je veux juste ne plus penser à rien, rien de plus que le silence de la maison déserte, la solitude de ces murs glacés, cette absence qui envahit toutes les pièces et qui monte l’escalier… Mais je ne parlerais pas de cela, non, pas de cela… Je ne penserais même plus à ce que tu pourrais me dire. Je veux, oui, même toi, te chasser de mes pensées. La nuit est là, la brume aussi, qui court sur les murs dehors, et cherche à pénêtrer dans la maison. Mais malgré toute sa volonté elle n’y arrivera pas, j’ai fermé la moindre fenêtre, le moindre recoin. Rien n’entrera dans ce refuge… Rien… Et surtout pas lui… Celui dont je ne veux surtout pas parler… Je veux juste pouvoir oublier, oui, rien que quelques heures… La solitude et le silence c’est cela qui me sauve pour l’instant.

Je sais que si tu étais là tu me réchaufferais, tu me prendrais dans tes bras, je sentirais ton souffle chaud juste là, contre mon cou, tout contre ma peau. Mais tu serais incapable de te taire, incapable de retenir ta colère et tes mots. Tu ne comprends pas… Et c’est pour cela que j’ai préféré m’isoler, et ne pas accepter l’aide que tu me proposes. L’isolement est la seule chose qui me retient encore à la vie, c’est une évidence… Si tu étais là tu me demanderais forcément quand je compte revenir… La question n’est pas là… La question est plutôt ; est ce que je compte revenir… un jour…

L’or

C’est le challenge d’Halloween qui m’a inspiré ces quelques mots, et donc ce sera ma première participation pour Lou et Hilde,  Bon dimanche !!

25 commentaires

  1. Un texte tout en poésie, comme à ton ordinaire, et qui rend bien compte de l’ambiance particulière de ce mois d’octobre… Bon lundi L’Or ! Bizzz

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