Grâce de Delphine Bertholon

Delphine Bertholon - Grâce. Le mot de l’éditeur ; «  « Dès que je passai le seuil de la maison, je sus que quelque chose n’allait pas. »1981. Dans sa maison près de Villefranche-sur-Saône, la très jolie Grâce Marie Bataille, trente-trois ans, vit au rythme des retours de son mari, représentant en électroménager, lorsqu’une jeune fille au pair d’origine polonaise vient perturber une vie qui semblait jusque-là tracée à la craie…En 2010, Nathan, son fils, vient fêter Noël en famille. Mais cette année, tout est différent. Nathan apprend que son père, disparu sans crier gare trois décennies plus tôt, a refait surface. D’inquiétants phénomènes surviennent alors dans la maison familiale. Dialogue virtuel entre une mère et son fils à trente ans d’intervalle, Grâce invoque les fantômes, les secrets et les non-dits familiaux, sur le rythme staccato d’un thriller psychologique. « 

 » La vie est une suite de choix plus ou moins réfléchis, de hasards heureux ou malheureux, rencontres, bifurcations, prendre à droite, prendre à gauche, milles destins différents à chaque carrefour, et puis des évidences Tu étais, Cora, une évidence et si la vie nous a fait ce qu’elle nous a fait, jamais je n’ai regretté de t’avoir rencontrée…/… » (p144)

Difficile de parler de ce roman, en effet il faut avancer avec prudence de peur d’en révéler de trop. Il y a quelque chose de l’ordre du mystérieux dans ce roman, pas seulement au sens classique du terme, mais aussi quelque chose de plus abstrait, qui est en lien avec ce qui est là, dans l’air, autour de nous et que l’on ne peut pas toucher.  Quelque chose de l’ordre du ténébreux et du tragique de la vie qui, parfois, se met en route sans même que l’on s’en aperçoive à temps. Sans même que l’on puisse même faire quoi que ce soit avant qu’il ne soit trop tard. C’est l’enchainement des évènements, une pente descendante.

Ce roman m’a énormément touché, parce que c’est d’abord l’histoire d’une femme qui sombre parce que son homme ne l’aime plus et qu’elle a conscience de cela d’une façon extrêmement tangible. J’aurais voulu être là pour Grâce, l’a prendre dans mes bras, et lui murmurer des paroles apaisantes. Mais sans doute, cela aurait été loin d’être suffisant. L’histoire est tragique, terrifiante même. La fin du roman apporte une pirouette, mais elle est loin d’être moins tragique et terrifiante que ce que l’autrice nous avait laissé augurer. C’est l’histoire d’un secret de famille bien sûr, mais un secret que l’on est bien loin d’avoir imaginé. On se demande même comment Grâce à fait pour tenir debout, toutes ces années, en regardant grandir ses enfants. Il y a une atmosphère très forte, très marquée, et je vous l’ai déjà dit mais j’adore trouver ça dans un roman. Finalement c’est tout ce que je demande (ou presque ;0)

J’ai adoré également toute la partie sur Nathan, le fils de Grâce, il est très émouvant lui aussi. Il a lui aussi à faire avec sa perte et son chagrin (qui est très différent de celui de sa mère). L’extrait d’ailleurs est la voix de Nathan, c’est un personnage au large capital de sympathie, sa façon d’être avec ses enfants est vraiment très belle, très douce. C’est un homme sur lequel on aimerait s’appuyer (au contraire de son père d’ailleurs).

De l’autrice j’avais déjà lu « L’effet Larsen » (clic) que j’avais adoré aussi et c’est pour ça que ce roman est arrivé dans ma PAL, forcément ;0) J’espère vous en avoir dit suffisamment pour vous donner envie de le lire. Il a tout ce qui faut pour vous prendre dans ses filets, vous faire retenir votre souffle, vous apporter une angoisse et une peur certaine (pour celles et ceux qui rechercherait une lecture de ce type pour le challenge d’Halloween) mais il peut aussi être lu par celles et ceux qui n’aiment pas le fantastique, oui c’est vraiment une lecture belle et forte que vous ne regretterez pas.

Lu par l’Irrégulière (attention, elle en dit un peu plus que moi) ; « En tout cas une chose est sûre : j’ai énormément aimé ce roman, qui m’a beaucoup émue, voire bouleversée. Il s’agit d’un texte fort et dérangeant, terrible et angoissant, qui nous entraîne aux confins de la folie, mais pas seulement. Il y a une certaine dose de mystère, habilement distillée, et l’ambiance pesante et oppressante n’est pas sans rappeler, à certains égards, Les Autres d’Alejandro Amenabar (et d’ailleurs l’héroïne s’appelle Grâce, j’ai du mal à croire que c’est un hasard). »

Par Sylire ;  »  J’ai beaucoup aimé ce récit, fort bien mené et intelligemment construit. D’emblée, j’ai été envoûtée par l’atmosphère qui s’en dégage. La tension psychologique créée par la romancière m’a tenue en haleine jusqu’au dénouement, que je n’ai pas vu venir. Un très bon moment de lecture !  

Lu pour le challenge Halloween, le billet récap de Lou, le billet de récap d’Hilde, les blogs d’Hilde et Lou  

 

20 commentaires

  1. Je n’ai lu que L’effet larsen, belle écriture, tout ça tout ça, mais j’ai eu du mal à cause de l’atmosphère justement

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